La fonction de maire est inscrite dans la loi du 28 pluviôse an VIII promulguée le 17 février 1800. Elle est alors une des premières grandes lois du consulat sous Napoléon qui souhaitait réformer et professionnaliser l’administration révolutionnaire. Son nom officiel est alors « loi concernant la division du territoire de la République et l’administration ».
Division administrative
La nouvelle loi prévoit quatre niveaux de divisions territoriales :
- Le département ;
- L’arrondissement, anciennement appelé district ;
- Le canton ;
- La municipalité, appelée aujourd’hui la commune.
Organes administratifs et attributions
Administration départementale
Chaque département est administré par trois organes :
- Le préfet ;
- Le conseil général de département ;
- Le conseil de préfecture.
Le préfet doit jouer un rôle important, dans la mesure où l’article 3 dispose que « Le préfet sera chargé seul de l’administration ».
Le conseil général, composé de seize à vingt-quatre membres selon les départements, désigne un président et un secrétaire.
Administration d’arrondissement
Dans chaque arrondissement, il existe :
- Un sous-préfet, sauf dans l’administration chef-lieu, où le secrétaire général en remplit les fonctions ;
- Un conseil d’arrondissement de onze membres.
Le rôle du conseil d’arrondissement est sensiblement le même dans l’étendue de l’arrondissement que celui du conseil général au sein du département. Toutefois, les opinions du conseil sont transmises au préfet.
Administration communale
Chaque commune dispose d’un maire et d’un adjoint. À partir de 5 000 habitants, la commune a en outre un commissaire de police. Au-delà de 10 000 habitants, le nombre d’adjoints et de commissaires augmente graduellement et il y a un commissaire général directement soumis au préfet.
La loi prévoit en outre un conseil municipal de dix à trente membres suivant la population de la commune. Le conseil règle le budget, les règles concernant les pâtures et les récoltes, la répartition des travaux d’entretien de la commune, les propositions d’emprunts et les actions en justice.
Détail d’importance : de 1824 à 1895 inclus, le maire d’Angoulins est aussi maire de Châtelaillon. Cette dernière n’a que 134 habitants en 1821, 412 en 1892 ! La commune prend son envol démographique avec l’arrivée du train vers 1880. Cependant, il faut attendre le 1ᵉʳ janvier 1896 pour que le nouveau maire, Georges Musset, prenne les rênes de sa destinée.
ℹ️ Pour aller plus loin, l’histoire de Châtelaillon.
Les maires ayant officié depuis la promulgation de la loi de 1800
| Prénom et nom du maire | Élu-e en | Durée du mandat |
|---|---|---|
| Maires entre la Révolution et cette loi : René Bouteille et François Elie Bérigaud | a/c 1792 | |
| Élie Louis Seignette 1742-1805 | 1800 | 5 ans |
| François Elie Bérigaud 1761-1828 | 1805 | 14 ans |
| Pierre Auguste Rieul Massé 1774-1839 | 1829 | 9 ans |
| Louis Michel Beillé 1781-1880 | 1838 | 10 ans |
| Claude François Personnat 1800-1871 | 1848 | 3 ans |
| André Charpentier 1806-1876 | 1851 | 20 ans |
| Jacques Gilbert 1817-1883 | 1871 | 12 ans |
| Édouard Cumin 1830-1911 | 1883 | 6 ans |
| Gustave Guichard 1848-1911 | 1889 | 22 ans |
| Édouard Pigeonnier 1854-1923 (cf. note 1) | 1911 | 12 ans |
| Gustave Guichard 1875-1956 (cf. note 2) | 1923 | 2 ans |
| Fernand Pigeonnier 1878-1931 (cf. note 3) | 1925 | 7 ans |
| Gustave Guichard 1875-1956 (cf. note 4) | 1932 | 9 ans |
| Victor Dagnaud 1881-1966 (arrêté du préfet) | 1941 | Quelques mois |
| Paul Bernard Pigeonnier 1899-1978 | 1941 | 4 ans |
| Victor Dagnaud (second mandat) | 1945 | 2 ans |
| Louis Dornat 1883-1963 (cf. note 5) | 1947 | 6 mois |
| Victor Dagnaud (troisième mandat) | 1947 | 6 ans |
| Paul Bernard Pigeonnier (second mandat) | 1953 | 12 ans |
| Albert Denis 1909-1999 | 1965 | 18 ans |
| Robert Cassagnes 1924-2021 | 1983 | 6 ans |
| Claude Grenier | 1989 | 12 ans |
| Marie-Claude Bridonneau (cf. note 6) | 2001 | 13 ans |
| Daniel Vailleau | 2014 | 6 ans |
| Jean-Pierre Nivet | 2020 | – |
De la liste des maires ci-dessus, seuls trois ont leur rue à Angoulins :
ℹ️ Lire aussi : les quartiers et rues d’Angoulins
• Claude François Personnat ;
• Paul Bernard Pigeonnier ;
• Albert Denis.
Notes
1 • Au décès de Gustave Guichard fin mars 1911, pendant son cinquième mandat, Édouard Pigeonnier, son adjoint, assure la fonction de maire jusqu’à son élection le 12 mai 1912.
2 • Au décès d’Édouard Pigeonnier le 10 octobre 1923, durant son second mandat, Gustave Guichard (fils), son adjoint, assure la fonction de maire de 1923 à 1925. Aux élections du 10 mai 1925, Fernand Pigeonnier, le fils d’Edouard, est élu maire. Gustave redevient adjoint.
3 • Au décès de Fernand Pigeonnier, le 28 décembre 1931, lors de son second mandat, Gustave Guichard assure la fonction de maire de janvier 1932 jusqu’aux élections du 12 mai 1935 où il est enfin élu maire.
ℹ️ Le fils de Fernand Pigeonnier, Paul Bernard, sera élu maire en 1941 (il fera 2 mandats) !
Entre les Pigeonnier et les Guichard, il y a de quoi en perdre la tête !
4 • Par arrêté du 8 décembre 1940, le préfet de La Charente-Inférieure, Georges Malick, a suspendu de ses fonctions Gustave Guichard pour manquement aux devoirs de sa charge. Gustave était connu et apprécié pour ses idées républicaines.
5 • Louis Raoul Dornat, originaire de Rochefort, est élu maire en remplacement de Victor Dagnaud démissionnaire le 4 mai 1947. Ce dernier sera réélu le 2 novembre suivant. Louis a eu le mandat le plus court depuis 1800.
6 • Le mandat des maires élu-e-s en 2001 a duré 7 années pour cause de calendrier électoral surchargé en 2007.
Documentation
Wikipédia pour la loi de 1800 et la liste des maires de 1965 à aujourd’hui.
Maires précédents : registres de l’État Civil d’Angoulins (remerciements à Lisa).