Les accès à l’océan


Le littoral d’Angoulins est long de 7,5 km. Ses attraits sont indéniables, il offre à nos yeux une variété de beaux paysages : plages, rochers, anses, criques, falaises et marais. Les accès sont multiples, les plus fréquentés étant la plage de la Platère, le port du Loiron, le belvédère de la Manon, la cale de la Chaume et l’anse de Saint-Jean-des-Sables.

Le littoral est accessible en 9 lieux différents. Source IGN Géoportail

Cette balade suit la géographie du littoral en partant de la Colonelle au nord jusqu’à l’anse de Saint-Jean-des-Sables tout au sud.

1️⃣ La Colonelle

La Colonelle, également nommée l’Écluse, est en limite nord de la commune d’Angoulins, au sud de la plage d’Aytré. Cet endroit est l’aboutissement du Grand canal ou canal de Vuhé, autrefois le coi de la Connilière. Il passe sous le pont de la Pierre près de la ferme du même nom. En 1523, le premier seigneur du Pont de la Pierre, Méry Rondeau, l’avait remis en état pour le rendre navigable. Côté océan, le coi aboutissait au port de la Connilière, appelé au XVIIᵉ siècle port de la Vinette, terme rappelant le passé viticole d’Angoulins. À l’époque de l’exploitation du sel, les Douanes disposaient d’un bâtiment annexe de surveillance à la Colonelle. À ce jour, de toute cette activité maritime, seuls le grand canal et une vieille maison sont aujourd’hui visibles.

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L’anse de la Colonelle. Le port de la Vinette se trouvait entre les deux jetées. Photo personnelle
Le Grand canal ou canal de Vuhé ou coi de la Connilière. Enfin, ce qu’il en reste. Il relie l’océan aux marais et salines d’Angoulins, Aytré et La Jarne. Photo personnelle

2️⃣ La Barbette

En remontant de La Colonelle vers la pointe du Chay, on arrive à La Barbette. Une cale, jadis naturelle, donne accès aux nombreux parcs ostréicoles du platin (terre émergée à marée basse) d’Angoulins, à l’ouest de la plage d’Aytré. Vers 1983, cette partie du littoral a été aménagée et enrochée, se protégeant ainsi des assauts de l’océan. Aujourd’hui, la cale bétonnée facilite le va-et-vient des tracteurs.

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La Barbette vue de la piste cyclable. L’ensemble du littoral calcaire d’Angoulins est protégé de l’érosion marine par enrochement ou bétonnage. Photo personnelle
La cale de la Barbette. À proximité, existaient des établissements ostréicoles et conchylicoles aujourd’hui disparus. Photo personnelle
La même cale vue du platin. Photo personnelle

3️⃣ La pointe de la Belette

Direction le sud de la pointe du Chay pour rejoindre la pointe de la Belette. À cet endroit, la falaise du Chay commence à prendre de la hauteur, mais l’accès à l’océan est possible au pied des pontons. Cette pointe est le prolongement de la plage de la Platère. Cette anse, protégée des vents dominants, abritait au XVIIIᵉ siècle le port du Ché dont la réalité est attestée par la présence de galets de lest déposés par les bateaux qui y ont mouillé.

Les galets de lest permettaient tout simplement aux bateaux de conserver une bonne tenue en mer lorsqu’ils naviguaient à vide. Ce matériau était judicieusement utilisé pour paver des rues. Il existe un exemple rue de l’Escale à La Rochelle, mais il ne fait pas l’unanimité chez tous les historiens rochelais.

La pointe de la Belette. La base nautique d’Angoulins y gère un ponton pédagogique. Photo personnelle
Se faufiler entre les pontons et la falaise naissante offre une belle vue sur la Platère et les îles. Mais les gros rochers issus de l’érosion ne facilitent pas la balade… Remarquez dans l’eau le tobrouk du mur de l’Atlantique autrefois au-dessus de la falaise ! Photo personnelle

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Prenons de la hauteur ! La pointe de la Belette vue du début du sentier piétonnier de la pointe du Chay. Une balade incontournable pour qui vient à Angoulins. Photo personnelle

4️⃣ La plage de la Platère

Cette plage, dont la dénomination s’écrit parfois « Platerre », est née — il y a fort longtemps — de la séparation de la pointe de la Belette et de celle des Chirats que l’on voit à l’arrière-plan sur la photo ci-dessous. C’est LA plage d’Angoulins, the beach to be ! Même si à marée haute, les serviettes se bousculent. À la pointe des Chirats, des campings ont élu domicile, le premier en 1987. L’érosion ne datant pas d’aujourd’hui, l’enrochement a été réalisé en 1974 et renforcé pour faire face aux grandes tempêtes.

La plage de la Platère en 2022. Photo personnelle
La plage de la Platère dans les années 1960. Le bar restaurant La Madrague, bâtiment à droite, était à l’origine un établissement conchylicole. Source famille
La Platère, peinture à l’huile, Gabriel Charlopeau (1889-1967), 1932. Collection familiale

5️⃣ Le port du Loiron

L’anse du Loiron est devenue un port de pêcheurs vers 1875 lorsque celui situé vers La Chaume, le port Vinaigre, n’offrait plus de protection suffisante aux bateaux à cause de l’érosion.

L’accès au port, vers 1900. Collection Catherine Pouzet

Je vous invite à lire ou relire mon article sur le port du Loiron, le petit paradis d’Angoulins (en toute modestie !).

6️⃣ La Manon

Le quartier de La Manon a été le premier à être urbanisé entre le bourg et la pointe du Chay. Il se trouve le long de la rue du Chay, dénommée par erreur rue de Nany après le remembrement du début des années 1960. Il faudra attendre le début de la décennie suivante pour que cette erreur soit rectifiée.
On accède au platin par deux escaliers qui encadrent un belvédère construit dans les années 1990. Joli point de vue sur les pontons, le port du Loiron, les îles d’Aix, Oléron et le fort Boyard comme le dirait un guide touristique ! Des pergolas ont été rajoutées. Un chemin bétonné court en contrebas sur environ 150 mètres. Les résidents de la maison de retraite toute proche disposent là d’un cadre magnifique.

Le belvédère de La Manon. Photo personnelle
L’un des deux escaliers. À gauche, le début du chemin construit au-dessus des rochers. Photo personnelle

En 1875, l’abbé de la paroisse, Théophile Mongis (1842-1905) apporta la preuve de l’existence d’une nécropole aujourd’hui disparue. Elle est reliée à l’existence d’une église également disparue, Saint-Nazaire. Cette nécropole s’étendait du Loiron, parcourait La Manon et rejoignait l’actuelle voie ferrée. À cette époque, la falaise cachait de petites grottes érodées par la mer. Impitoyable océan Atlantique !

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7️⃣ La Chaume

Continuons notre promenade vers La Chaume. Contrairement au port du Loiron, l’accès à l’océan à cet endroit est ancien, car c’est tout près d’ici — approximativement 100 mètres plus au sud — que le port des pêcheurs se trouvait. Il portait le nom de port Vinaigre, lieu de départ de l’importante production viticole d’Angoulins avant la crise du phylloxéra en 1875.

Port de la Vinette, port Vinaigre, avenue des Treuils, impasse des Vignes, toutes ces dénominations rappellent l’actif passé viticole d’Angoulins.

La cale de la Chaume, ancien port Vinaigre. Photo personnelle
Le port Vinaigre sur le cadastre de 1811. De la Chaume, un chemin reliait le Chay. Dommage de ne plus l’avoir aujourd’hui. Image AD17

8️⃣ La Sapinière (La Motte Grenet)

Peu connue, car étroite, une sente entre les jardins permet de se rendre sur le platin par un escalier rénové en 2022. Elle se trouve après le 10 allée de la Sapinière. Encore une sympathique balade pour apprécier le littoral d’Angoulins !
À noter qu’il existe aussi un chemin piéton dans le lotissement privé « Le Rocher de la Menoise ». Il permet d’accéder à la mer, mais il est inaccessible aux curieux.

La sente de la Sapinière. Toute proche, une autre sente à gauche du 23 chemin des Genêts offre une vue sur l’océan mais sans accès au platin. Photo personnelle
Et au bout, l’escalier et le point de vue ! Ici, l’île d’Aix et fort Boyard tout minuscule. Photo personnelle

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9️⃣ Saint-Jean-des-Sables

Nous voici arrivés au terme de cette belle promenade à la découverte du littoral d’Angoulins. Saint-Jean-des-Sables est une anse connue depuis de nombreux siècles. Sur cette plage, des moines ont rapporté la tête de Saint-Jean-Baptiste, aujourd’hui trésor de l’Abbaye royale de Saint-Jean-d’Angély. Une chapelle lui était dédiée, elle a disparu. Cette histoire vous intrigue ? La suite est à lire en cliquant sur le lien ci-dessous.

ℹ️ Lire aussi : Saint-Jean-des-Sables

L’anse de Saint-Jean-des-Sables abrite une petite plage familiale, à l’abri de la houle d’ouest, nord-ouest. En passant devant l’ancienne maison de l’éclusier (XVIIᵉ siècle), on accède à une autre petite plage, sous le parc du château de la Sapinière.

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Depuis le XVIIᵉ siècle, les eaux des marais sont régulées par le coi de Saint-Jean. Plus haut, je vous ai parlé du coi de la Connilière à La Colonelle : les limites communales d’Angoulins correspondent aux deux canaux principaux connectés aux grands marais avoisinants.

L’anse de Saint-Jean des Sables avant la tempête Xynthia de février 2010. Les carrelets ont été emportés et n’ont pas été reconstruits. Source famille

Pour terminer, une chouette et facile randonnée : partir de Saint-Jean-des-Sables et longer le littoral jusqu’au port du Loiron (ou le contraire !). Comptez 2 km à sautiller sur les rochers, les galets, les coquilles et autres grains de sable. Un conseil : de bonnes chaussures et regarder les horaires de marée ! 😉

Le platin rocheux vers La Chaume. Photo personnelle

Documentation
Histoire et Patrimoine, Angoulins, sites et monuments, Denis Briand, Expression-Hist, 2005
IGN Géoportail et Remonter le Temps
Archives départementales de La Rochelle
Cartes postales et photos familiales