Depuis l’écriture du premier mot de ce blogue en janvier 2022, il m’arrive de naviguer occasionnellement sur le site de Retronews, un service historique de journaux anciens édité par la Bibliothèque nationale de France. Quelques mots-clés bien ciblés et de la patience permettent de repérer des informations et des articles utiles à ma connaissance d’Angoulins. Accessibles depuis son écran d’ordinateur, les journaux locaux sont aussi consultables aux Archives départementales de La Rochelle. Patiemment notés et référencés, me voici en mesure de vous proposer une dizaine de faits divers… divers, plus ou moins tragiques. Je vous prie de m’en excuser par avance, ainsi va la vie d’un village, avec ses bonheurs et ses drames.
À noter : les textes ci-dessous n’ont subi aucune modification de ma part. Ils sont tels que les journalistes les ont écrits.
1861, éboulement fatal à la pointe du Chay
Article paru dans le journal L’Écho Rochelais du 6 mars 1861.
Encore au cœur d’un membre d’une estimable famille de La Rochelle, une douleur d’autant plus déchirante qu’elle était plus inespérée, et qu’elle a été causée par un accident fortuit des plus déplorables.
Dimanche dernier, deux enfants, les deux frères, petits-fils et neveux de naturalistes distingués de notre pays, s’étaient, selon leur habitude, dirigés dès le matin vers le rivage, pour recueillir soit des coquillages dont ils se plaisaient à faire collection, soit pour détacher des anfractuosités de la falaise des mosaïques naturelles qu’on y trouve fréquemment ; c’est la passion dominante de la famille des d’Orbigny qui a toujours aimé à étudier la nature dans ses diverses productions.
Ces deux enfants avaient gagné le platin d’Angoulins. Un douanier, de service sur les lieux, les avait aperçus dans la journée du dimanche, détachant avec un marteau et un ciseau à froid des coquilles ou des pierres adhérentes aux roches de la côte. Cependant, la nuit vint, la soirée se passa, la matinée également et les enfants n’avaient pas reparu.
La famille se mit immédiatement à leur recherche, et c’est par un de leurs camarades qui les avaient accompagnés la veille, qu’on apprit qu’ils étaient allés sur les bords de la mer, à Angoulins. On rechercha donc leurs traces de ce côté ; on questionna, et l’on sut du douanier dont nous avons parlé qu’il les avait vus, en effet, longtemps occupés à leur besogne, dans un espace qu’il désigna ; on recommença les investigations plus attentivement sur les lieux indiqués et qu’on avait déjà parcourus, et l’on observa un affaissement de terrain, l’éboulement récent d’une éminence de la falaise.
On se mit, par pressentiment, à déblayer cet amas énorme de terre et de grosses roches, et l’on découvrit sous les décombres les cadavres des deux infortunés, écrasés, broyés de telle sorte qu’ils étaient méconnaissables. L’un d’eux tenait encore à la main le marteau, marteau fatal qui avait sans nul doute ébranlé la masse suspendue sous laquelle ils se trouvaient, lorsqu’ils avaient voulu, on le suppose, arracher l’une de ces pierres-arabesques, objet de leurs recherches studieuses. L’un avait 16 ans, l’autre 12…
Dans la journée de mardi, on les a ensevelis, et aujourd’hui mercredi, ils ont été amenés au cimetière de notre ville, pour reposer l’un près de l’autre, frères inséparables dans la mort, comme ils l’avaient été dans la vie !
Les deux enfants sont Louis (né en 1844) et Marcel (né en 1848) Dessalines d’Orbigny, les deux enfants de Gaston Edouard (1805-1883), le frère d’Alcide (1802-1857), naturaliste.
Les enfants étaient en villégiature au château d’Orbigny, entre Saint-Jean-des-Sables et le village de Châtelaillon, chez leur frère prénommé également Alcide (1835-1907), armateur et maire de La Rochelle de 1893 à 1905. Alcide 1ᵉʳ était un naturaliste mondialement réputé. La pointe du Chay l’est tout autant par la richesse des fossiles qu’elle renferme.
Fin août 1944, un drame aussi tragique endeuilla notre village : deux jeunes enfants, Jean et Michel A., périrent noyés dans les anciennes carrières des fours à chaux de La Velaine.
1886, tentative d’assassinat
Jugée par la Cour d’Assises de La Charente-Inférieure, audience du mercredi 19 mai 1886. Article paru dans le journal L’Écho Saintongeais du 3 juin 1886.
Le nommé Mangon, Pierre-Jules, âgé de 20 ans, scieur de long, né à Lalaigne, arrondissement de La Rochelle, est accusé de tentative d’assassinat ainsi qu’il résulte des faits ci-après.
Les époux André Gay, habitent au Petit-Barillon, commune d’Angoulins, une maison située le long de la route de La Rochelle à Rochefort. Le mercredi 3 mars dernier, la femme Gay était partie vers 6 heures du matin pour aller vendre son lait à Angoulins. Quelques instants après son départ, Gay, qui était resté au lit, s’aperçut que la porte de sa chambre qui donne directement sur la voie publique était ouverte, il se leva, alla la fermer et revint se coucher.
D’après un autre journal, Pierre-Jules Mangon, domestique à la ferme de l’Isleau toute proche, aurait eu vent que le sieur André Gay avait hérité de la somme de 20 000 francs. D’où cette tentative d’assassinat.
À ce moment-là, il entendit du bruit dans la ruelle du lit et tout à coup, il se sentit envelopper la tête dans les rideaux et frappé à coups de couteau ; en se débattant pour se débarrasser de l’étreinte de son agresseur, il tomba de son lit par terre, se releva, courut prendre son fusil dans le coin de la cheminée et vit alors un individu qu’il reconnut pour un nommé Mangon s’enfuir par la porte ouvrant sur les champs. Bien que blessé à la tête, Gay se mit à sa poursuite, mais ne put l’atteindre pour l’effrayer, il fit feu dans sa direction.
Activement recherché, Mangon fut arrêté et après quelques dénégations fit des aveux complets. Il reconnut être sans ressources et supposant que les époux Gay qu’il connaissait depuis longtemps, qui lui avaient même donné l’hospitalité dans la nuit du 1er au 2 mars, possédaient de l’argent chez eux, il avait attendu le départ de la femme pour s’introduire dans la maison avec l’intention bien arrêtée de tuer le sieur Gay et de le voler ensuite : il avait pris la précaution de laisser ses sabots au-dehors pour ne pas faire de bruit et s’était dissimulé dans la ruelle du lit pendant que Gay s’était levé pour fermer la porte. Voyant que cet homme était éveillé, il lui avait enveloppé la tête dans les rideaux afin de paralyser ses mouvements et lui avait donné trois coups de couteau ; mais il n’avait pu réussi à maîtriser Gay qui lui échappa et quand il l’avait vu prendre son fusil il s’était enfui au plus vite.
Le médecin qui a soigné Gay a constaté qu’il portait au cou et derrière la tête trois blessures assez légères (mais dont une, si le coup avait porté plus bas, tranchait l’artère carotide et la mort aurait été instantanée), blessures faites, par le couteau trouvé sur l’accusé et qui ont été guéries quelques jours après.
De mauvais antécédents ont été recueillis sur Mangon qui a déjà subi deux condamnations pour vols. En conséquence, le nommé Mangon est accusé d’avoir, le 3 mars 1886, au Petit-Barillon, commune d’Angoulins, tenté de donner volontairement la mort au sieur André Gay, laquelle tentative manifestée par un commencement d’exécution, n’a été suspendue ou n’a manqué son effet que par des circonstances indépendantes de la volonté de son auteur. D’avoir commis cette tentative d’homicide volontaire avec préméditation.
Après l’interrogatoire de l’accusé, on procède à l’audition des témoins ; le sieur Gay paraissant ému à la vue de l’accusé, confirme l’attentat dont il a été victime. L’accusé prétend que ce serait une femme Labbé qui aurait eu quelques contrariétés antérieures avec Gay qui l’aurait poussé à commettre ce crime, mais la femme Labbé dément les accusations portées contre elle par l’accusé qui, seul, a eu l’idée de commettre cet attentat.
Le jury se retire dans la salle de ses délibérations d’où il rapporte un verdict affirmatif de culpabilité, négatif sur la préméditation, en accordant le bénéfice des circonstances atténuantes en faveur de l’accusé. En conséquence, la Cour, faisant application de la loi, condamne Pierre Mangon à cinq ans de réclusion et le dispense de la surveillance de la haute police.
La surveillance de la haute police était une peine complémentaire imposée à certains criminels.
Pierre Jules Mangon a rendu son âme à Dieu l’année suivante, le 24 mai 1887. Il était emprisonné au château de Thouars, prison de la ville de 1872 à 1925.
1913, un noyé trouvé à la Pointe du Chay
Article paru dans le journal L’Écho Rochelais du 26 juillet 1913.
Le mardi 22 juillet, on a trouvé à la pointe du Chê (sic) le corps de Paul Monbouché, de La Pallice, noyé en mer le 14 juillet. Dans l’après-midi, l’administration locale a fait transporter le corps à Angoulins, et on l’a déposé dans la vieille église, qui sert de sacristie, de débarras, en même temps que de clocher.
ℹ️ Lire aussi : la pointe du Chay
Mais, ni Monsieur le Maire d’Angoulins ni son garde champêtre ne se sont donné la peine d’en avertir Monsieur le Curé qui, pourtant, aurait dû être aussitôt informé de la chose, puisque la loi laisse à sa disposition l’église et ses dépendances. Cette omission est d’autant plus grave qu’à Angoulins, où il n’y a pas de sacristain, ce sont les enfants de chœur qui entrent dans cette vieille église pour sonner l’Angelus et les offices.
Le maire d’Angoulins en 1913 est Edouard Pigeonnier (1854-1923).
Ainsi, ce même mardi, vers 7 heures du soir, le jeune Maurice Jard, âgé de 12 ans, élève de Monsieur le Curé, se rendait à l’église pour sonner l’Angelus, ne se doutant de rien, et allait se trouver subitement en présence d’un cadavre, si une femme du bourg, comme par hasard, n’avait parlé devant lui de ce noyé déposé précisément à l’endroit où l’on sonne la cloche. Qu’on juge de la frayeur de cet enfant, en pareille circonstance, et des conséquences terribles qui auraient pu en résulter pour sa santé ; tout cela, par la faute du maire et du garde champêtre, qui affectent d’ignorer leur curé, lequel, cependant, existera et défendra ses droits malgré eux.
Encore un fait qui se passe de commentaires. Le maire d’Angoulins, ainsi que les lumières qui l’entourent et l’éblouissent, ne devrait pas ignorer que, d’après l’article 5 de la loi du 9 décembre 1905 et la déclaration faite par Monsieur Briand à la Chambre des députés le 21 décembre 1906, l’église et ses dépendances sont exclusivement réservées aux besoins du culte, et que le maire ne peut employer ces édifices à aucun autre usage. Il ne peut donc légalement y déposer des cadavres trouvés sur la côte.
Aristide Briand (1862-1932), plusieurs fois député et ministre, était en décembre 1906 ministre des Cultes, de l’Instruction publique et des Beaux-Arts.
Un rapport vient d’être adressé à Monsieur le Préfet, qui jugera comment la loi et les convenances sont observées à Angoulins.
Le jeune Paul Charles Monbouché, 15 ans, était docker au port de La Pallice. Son oncle et un ami sont venus reconnaître le corps le 23 juillet et l’acte de décès a pu être rédigé par le maire Edouard Pigeonnier.
1931, le naufragé du Saint-Philibert
Je vous avais présenté ce drame – un noyé découvert sur nos cotes – dans cet article paru le 29 mars 2022. L’occasion de le lire ou relire.
1933, entorse aux droits d’auteur
Tribunal correctionnel de La Rochelle, audience du 20 novembre 1933. Compte-rendu paru dans le journal L’Écho Rochelais du 24 novembre suivant.
Monsieur L…, qui tenait un modeste débit flanqué d’un bal, à Angoulins, est poursuivi, à la requête de la Société des Auteurs de musique, pour n’avoir pas acquitté les droits d’auteur sur ce qui est pompeusement dénommé des œuvres musicales, c’est-à-dire ce que « moulait » son grammophone ou ce qu’interprétaient avec une exactitude relative un saxophone flanqué d’un violon.
La Société requérante a fait faire deux constats et réclame des dommages et intérêts et des insertions. Les débats se bornent à un tournoi oratoire entre un avocat de Nantes, pour la société demanderesse, et Maître Godard, pour le défendeur. Après l’attaque, Maître Godard part à fond, comme à son habitude, et, malgré la maigreur étique* de son dossier, dresse un tableau pittoresque du malheureux bouiboui d’Angoulins, que les années de crise ont mené au bord de la faillite et que l’on veut écraser de procédure comme si l’on employait du 380 pour tuer une souris.
Pourquoi ne pas avoir été tout simplement devant le juge de paix ?
Jugement à huitaine. Verdict : 16 francs d’amende avec sursis.
Ce monsieur L. n’est autre que François Lerebours, 52 ans, le propriétaire du café hôtel restaurant Les Charentes.
*étique = extrêmement maigre.
ℹ️ Lire aussi : Les Charentes
1934, virage intempestif et klaxon
Tribunal correctionnel de La Rochelle, audience du 6 décembre 1934. Articles parus dans le journal L’Écho Rochelais des 11 et 14 décembre suivant.
Un soir, entre chien et loup, Monsieur S… suivait, en auto, la RN 137 en direction de La Rochelle, ayant devant lui un cycliste puis, plus loin, un jeune homme monté sur une motobécane. Monsieur S… doubla le cycliste et arrivé à proximité du croisement de la route d’Angoulins à La Jarne, se trouva à une trentaine de mètres derrière la motobécane, pensant, suivant ses déclarations, doubler cette dernière après le carrefour.
Or, au carrefour même, sans faire signe derrière lui, le jeune homme à la motobécane vira brusquement vers Angoulins. Il dira qu’il savait bien l’auto derrière lui, mais la croyait beaucoup plus loin. En fait, elle était à vingt mètres environ et, surpris, l’automobiliste braqua à gauche pour éviter la motobécane : il y réussit, mais sa voiture alla donner sur la berne, dans un monticule de détritus de voirie, fit une cabriole et deux piétons qui stationnaient là furent blessés par elle. Le motobécaniste tomba aussi, mais de peur.
Il n’y a guère de discussion sur les faits, et Maître Girault, ministère public, expose qu’il y a responsabilité partagée, conformément à la prévention, puisque l’automobiliste Monsieur S… et le motobécaniste M… sont tous deux poursuivis. Le second n’a pas fait signe qu’il virait, le premier n’a pas klaxonné.
Pour l’automobiliste, Maître Fontaine demande la relaxe pure et simple, son client n’ayant commis aucune faute, la route était droite, il marchait à 60/70, pas besoin de klaxonner, et tout le mal est venu d’un jeune homme inexpérimenté dans la conduite d’un engin à moteur et qui ne sait pas que l’on doit prévenir quand l’on vire.
Pour M…, le jeune homme, Maître Mandineau plaide tout d’abord que l’automobiliste n’a pas klaxonné et, surtout, que ce jeune homme a agi sans discernement, il n’a que 17 ans. À huitaine.
Le tribunal a rendu son verdict 8 jours plus tard : 16 francs d’amende pour l’automobiliste et 50 francs pour le motobécaniste. Les deux amendes assorties du sursis !
Le terme motobécane employé dans ce texte était aussi une marque de motos créée en 1924 à Pantin (93).
1934, l’instituteur fait des siennes
Entrefilet paru dans le journal l’Écho Rochelais du 8 octobre 1934. Un lecteur anonyme pose trois questions à la collectivité, plus particulièrement au maire d’Angoulins.
Simples questions à qui de droit :
Est-il exact que l’instituteur d’Angoulins-sur-Mer (Charente-Inférieure) a :
1. Distribué à certains élèves des prix portant la mention d’un groupe socialiste ?
2. Refusé d’arborer le drapeau tricolore à son école à l’occasion de la fête de Jeanne d’Arc ?
3. Hissé le drapeau rouge sur l’école des garçons ?
Quelle Administration devra donner l’ordre d’enlever cet emblème séditieux ???
Cet instituteur, d’une France déjà insoumise, n’est-il pas l’objet de rumeurs infondées ? On ne le saura jamais…
En 1934, le maire est Gustave Guichard, deuxième du nom. Il est connu pour ses idées républicaines. Est-il un soutien de l’instituteur ? Pas de réponse. 6 ans plus tard, le 24 décembre 1940, il est démis de ses fonctions pour manquement à sa charge : Vichy lui reprochait d’attiser le mécontentement et sa révocation est prononcée le 22 janvier suivant. Une autre insoumission pour l’honneur.
1936, le chien et sa canne
Audience du Tribunal correctionnel de La Rochelle du 26 août. Article paru dans le journal L’Écho Rochelais du 28 suivant.
Monsieur G…, brave pensionné pour accident du travail, a la garde des fours à chaux d’Angoulins où, par suite de la cessation du travail, de nombreux ménages sont venus chercher un logis gratuit. Le garde est tout naturellement en difficultés avec ces locataires à bon marché et, un beau soir, voulant interdire le chemin au jeune K…, venant voir sa belle en ces lieux, ce dernier l’insulta, le menaça et G…, handicapé par une jambe de bois, se défendit de sa canne et de son chien, ce qui fait dire au plaignant : j’ai été mordu par le chien et frappé par sa canne.
Maître Mandineau expose combien est ingrate la tâche du gardien de propriété, qui est un empêcheur de dormir en rond et gratuitement. Et Monsieur G… est relaxé purement et simplement.
Dans ce fait divers, il est fait allusion à la cessation du travail. En 1935, la société des ciments et fours à chaux d’Angoulins dont le siège social est au Mans vient de faire faillite.
ℹ️ Lire aussi : les fours à chaux
1936, tragique escapade
Article paru dans le journal L’Écho Rochelais du 7 août 1936.
Dimanche, dans la soirée, le nommé A…, 19 ans, d’Angoulins, chargé d’une commission par Monsieur Mossé, voyageur de commerce à Angoulins, utilisa sans son consentement la voiture de celui-ci et emmena avec lui plusieurs camarades, dont le nommé Ménard Alphonse, 19 ans, journalier à Angoulins. Les jeunes gens se rendirent à Châtelaillon, dans un café. À leur sortie, A…, mauvais conducteur, frôla de si près un arbre qu’il faussa une aile de la voiture. Après réparation du dommage chez un garagiste, les voyageurs reprirent le chemin du retour.
Commentaire personnel : réparer sa voiture aussi vite chez un professionnel est le signe d’une autre époque…
Peu après le passage à niveau 171, voulant éviter une voiture, A…, ayant appuyé trop à droite, roula une vingtaine de mètres dans le fossé en bordure et, finalement, fauchant deux traverses de chemin de fer soutenant une clôture, s’enfonça dans un champ, à 50 mètres plus bas. Aucun des occupants n’eut à souffrir de l’accident. Ménard alla prévenir Monsieur Mossé de l’accident et revint avec lui.
Le passage à niveau 171 est celui à l’entrée de Châtelaillon quand on arrive d’Angoulins.
Les gendarmes, appelés, invitèrent A… à les suivre à la gendarmerie, où Monsieur Mossé déposa une plainte. Ménard, pendant les constatations sur place, disparut ; sa responsabilité ne paraissant pas engagée, on remit à plus tard son audition.
Vers 20 heures, alors que les intéressés étaient réunis à la gendarmerie, le chef de gare de Châtelaillon prévenait par téléphone qu’un homme venait d’être tué par le train 946, se dirigeant sur La Rochelle.
Les gendarmes se rendirent sur les lieux et constatèrent que la victime, qui n’était autre que Ménard, avait le corps sectionné à la hauteur du bassin. On suppose que le jeune homme, affolé par l’idée qu’il pourrait être impliqué dans l’affaire, avait d’abord voulu se noyer, mais, entendant le train, était revenu sur ses pas pour se jeter sous celui-ci.
1938, Georges Le Barbu tombe sur la voie ferrée
Article paru dans le journal l’Écho Rochelais du 4 février 1938.
Le garde mobile Le Barbu Georges, du Peloton motorisé n° 168, venant d’Hendaye et se dirigeant sur Nantes, a été victime d’un accident mortel sur la voie ferrée entre Châtelaillon et Angoulins-sur-Mer, le 2 février 1938, à 1h55. Il semble probable qu’ayant voulu aller aux lavabos, il se soit trompé de porte et ouvert celle donnant sur la voie.
Le capitaine de gendarmerie s’est transporté sur les lieux pour enquête.
Un malheureux et tragique accident dû à l’inattention de sa victime. L’article ne dit pas qu’il a été fauché par le train La Rochelle Bordeaux arrivant en sens inverse. Son conducteur s’est arrêté en gare de Châtelaillon pour avertir les employés. Georges Le Barbu, originaire de Plouha dans les Côtes-d’Armor, avait 25 ans.
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